Progrès en matière de prothèses : « La fabrique des corps »

Durant la deuxième édition du Salon « Vauban dans les bulles », ALETHEIA a eu l’honneur d’interviewer Héloïse Chochois, jeune illustratrice et autrice. Elle a choisi de se spécialiser dans la vulgarisation scientifique. Avec son livre, La Fabrique des corps, elle met en lumière un sujet peu connu : la création et l’évolution des prothèses qui a révolutionné la vie des Hommes.

Pourquoi avoir décidé de vous orienter vers une carrière d’illustratrice ?

J’ai toujours beaucoup aimé dessiner mais contrairement, peut-être, à d’autres illustrateurs j’ai décidé assez tardivement de m’orienter professionnellement dans le monde du dessin. Avant de devoir choisir vers quelles études m’orienter, après le bac, je n’avais que peu connaissance de l’existence de différentes écoles d’Art et des différentes carrières artistiques qui en découlent. Mais j’ai eu la chance d’avoir une amie, un peu plus âgée que moi, qui était montée sur Paris l’année précédente pour faire une école d’Art appliqué qui m’a alors conseillé de me rendre aux portes ouvertes des écoles. Ça m’a beaucoup plu et c’est là que j’ai décidé de m’orienter dans cette voie.

Vous êtes spécialisée dans le domaine de la vulgarisation scientifique, pourquoi avoir choisi ce domaine en particulier ?

J’étais dans une filière scientifique jusqu’au Bac, en S. J’aime les documentaires et c’est assez naturellement que, lorsque j’ai eu fini ma première formation en Illustration et que j’ai cherché à continuer un peu mes études (j’étais alors encore assez jeune, je n’avais que 3 ans d’études derrière moi et je ne me sentais pas encore capable de me lancer dans le monde professionnel), j’ai postulé, dans mon école, pour une formation intitulée « Design d’illustration scientifique » où l’on apprend à communiquer les sciences, dures ou humaines, par le dessin. J’avais envie d’utiliser ce que j’avais appris dans ma première formation, où j’avais notamment commencé à faire de la BD, et voir comment m’en servir pour parler et mettre en scène des informations scientifiques.

Quelle a été votre partie favorite dans votre démarche d’investigation ?

Je pense que c’est d’aller rencontrer les gens afin qu’ils me racontent leur histoire. La partie de recherche formelle dans les livres ou sur internet a été aussi intéressante, mais aussi un peu frustrante : je manquais de méthodologie ce qui m’a compliqué la tâche.

Vous citez le transhumanisme dans ce livre, qu’en pensez-vous personnellement ?

Vaste question. J’ai un petit avis personnel mais il ne vaut pas grand chose car j’avoue que, depuis la conception et la réalisation du projet en 2016, je ne me suis plus intéressée activement au sujet. Principalement parce que j’ai dû me plonger dans d’autres projets, sur d’autres thèmes qui ont demandé toute mon attention.

Disons que, pour résumer, je ne suis pas une grande fan du transhumanisme et des transhumanistes.

Vous considérez-vous plutôt comme une « transhumaniste » ou une « bioconservatrice » ?

Cependant, il me semble que dans le transhumanisme il y a une notion « d’amélioration » des capacités des êtres humains ainsi que des valeurs sociales et politiques assez discutables éthiquement.

J’avoue avoir dû googler le terme « bioconservateur ». Je ne sais plus si j’en parle dans ma BD. Si oui, c’est un peu la honte.

Je n’ai rien contre les découvertes scientifiques quelles qu’elles soient. Il y en a de très positives et je pense qu’on peut utiliser la science pour améliorer nos conditions de vie. Je porte moi-même des lunettes sans lesquelles je ne verrais pas à 1 m, ce serait assez hypocrite de ma part de critiquer ce que la science peut faire pour nous.

Je ne sais pas si j’ai vraiment envie de choisir entre les deux, car j’ai l’impression qu’il s’agit de deux courants de pensées militants à l’extrême opposé d’un spectre et que je ne m’y connais pas assez pour prendre position aussi franchement.

Continuerez-vous à écrire des livres abordant le thème de la science ?

Oui ! Je travaille d’ailleurs actuellement sur une prochaine BD liée à la génétique !

Avez-vous aimé ce salon de la BD et y retournerez-vous ?

Beaucoup ! J’ai été très bien accueillie et j’ai beaucoup aimé discuter avec les élèves du lycée.