Interview d’un député européen : François-Xavier Bellamy

François-Xavier Bellamy, ancien professeur de philosophie, est un député européen. Il appartient au parti politique Groupe du Parti populaire européen. François Xavier Bellamy, s’est rendu au Lycée Vauban de Luxembourg, afin de donner une conférence sur la philosophie. A la fin de sa conférence, nous avons pu échanger au sujet de l’Ukraine et de son parcours politique.

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Le conflit russo-ukrainien est directement abordé et François-Xavier Bellamy rappelle les positions de l’Union Européenne vis-à-vis de la guerre. Il affirme que l’Europe soutient évidemment l’Ukraine contre l’attaque russe, qu’il a qualifiée comme étant « totalement injustifiée ». Il a précisé, en outre, que le parlement européen venait d’accueillir Vlodomyr Zelensky afin de lui témoigner leur soutien. Xavier Bellamy rappelle avec optimisme que, malgré les tensions avec la Russie, l’Europe elle-même est née d’une « expérience de réconciliation incroyable ». Il évoque, ainsi, la réconciliation historique entre l’Allemagne et la France, qui se sont opposés lors des deux guerres mondiales, et qui ont pourtant traumatisé l’Europe et le monde entier. Il précise même que si ces deux nations ont été capables d’accomplir une telle réconciliation, alors « rien n’est impossible ». Toutefois, François-Xavier Bellamy se dit inquiet quant à l’épreuve terrible que subissent tant de jeunes ukrainiens, en rappelant que la plupart sont privés d’éducation, ce qui est un problème majeur et dramatique, l’éducation étant un enjeu primordial pour le député, membre associé de l’Académie des sciences morales, des lettres et des arts de Versailles et d’Île-de-France et anciennement professeur.

Xavier Bellamy explique que sa décision de quitter l’enseignement de la philosophie, pour se tourner vers une carrière politique, n’était pas un projet de très longue date. De fait, ce choix s’est imposé à lui en 2008, lors des élections municipales à Versailles, lorsque François de Mazières, haut fonctionnaire et politicien, le sollicite alors qu’il n’a jamais été membre d’un parti politique, pour rejoindre sa liste divers droite. Il est alors le plus jeune adjoint au maire d’une grande ville en France, avant de démissionner suite à son élection en tant que député européen, et devenir conseiller municipal. Xavier Bellamy explique qu’il s’est toujours senti concerné par la vie politique et eu la volonté de s’engager pour le « bien de son pays ». Actuellement il est député au sein de l’Union européenne pour le groupe du parti populaire, et préside la délégation LR au Parlement européen. 

Pour la question sur les parrainages dans le cadre de l’élection présidentielle, Xavier Bellamy pense qu’ils sont un « filtre nécessaire » pour ne pas être confronté à des candidatures trop nombreuses, mais surtout peu crédibles ou légitimes. De fait, le système de parrainage est un mode de sélection des candidats où une candidature est validée seulement si un certain nombre de citoyens donnent leur accord. Lors des élections présidentielles de 2022, Xavier Bellamy a accordé son parrainage à Éric Zemmour, afin d’éviter selon lui une « crise démocratique majeure ». Toutefois, il explique que ce système présente certaines failles. Il critique d’une part la publication des parrainages car, selon lui, elle transforme complètement la signification de la signature d’un élu, qui devient presque automatiquement un acte de soutien. De plus, il souligne que cette publication met une certaine pression sur les élus, ce qui peut altérer leur décision. C’est pour diverses raisons que le député européen juge les parrainages, tels qu’ils existent actuellement, comme inadéquats. On pourrait alors s’interroger sur la question de la responsabilité des politiques.

Concernant les lobbies, Xavier Bellamy soutient qu’ils ont une « place capitale » au sein du parlement européen. Il explique que le parlement a une « culture différente » de celle de la France, où l’activité des lobbies est selon lui plus « secrète ». Il défend que les lobbies ne devraient pas s’affronter et imposer leur influence sur la scène politique, qui ne doit pas être le théâtre de la communautarisation des débats. Il déclare lors d’une rencontre avec le journal La Croix : « Je suis terrifié par la communautarisation des débats. Que la politique devienne le lieu où des communautés s’affrontent pour imposer leurs valeurs. Après, on se compte : qui va gagner ? Celui qui défend le mieux son lobby. ». Il se réjouit qu’à l’intérieur du parlement européen, tout se déroule de manière très explicite avec simplement une exigence de transparence, qui est la seule condition pour le travail du lobbying.