La Grande-Duchesse Maria Teresa de Luxembourg : une femme engagée

Le 18 novembre 2022, Son Altesse Royale la Grande-Duchesse Maria Teresa de Luxembourg, a fait l’honneur de répondre à l’invitation des élèves de luxembourgeois du lycée Vauban. L’évènement organisé par l’enseignante de langue luxembourgeoise, Madame Nathalie Guilbert, s’est déroulé en présence de Madame Claire Lignieres-Counathe, Ambassadrice de France au Luxembourg, et, de Madame Marguerite Poupart-Lafarge, proviseure de l’établissement. Les élèves présents ont pu poser des questions à Son Altesse, et ainsi découvrir la vie, le quotidien, les engagements et le rôle de Grande-Duchesse. Portrait.

Crédits photos : MGD / Sophie Margue

À la question de savoir à quoi ressemble la journée typique d’une Grande-Duchesse, son altesse a été très claire : « Il n’y a pas de journée typique, il y a uniquement des priorités. » La vie d’une grande-duchesse est très variée, et très vivante. Maria Teresa de Luxembourg endosse plusieurs rôles dans une seule et même journée. Elle est non seulement Grande-Duchesse, mais aussi épouse du Grand-Duc et mère de cinq enfants, mais aussi grand-mère. Elle préside une association Stand Speak Rise Up et est ambassadrice pour l’UNESCO.

Maria Teresa Mestre Batista est née à Cuba, mais sa famille a quitté le pays lorsqu’elle avait trois ans. Elle a grandi d’abord à New York, puis en Suisse. En tant qu’exilée, elle n’a jamais ressenti une appartenance particulière à un pays. Elle se sent liée à plusieurs pays, l’Espagne, les États-Unis ainsi que Cuba. Elle a suivi des études de sciences politiques en Suisse. C’est d’ailleurs pendant ses études qu’elle a rencontré son futur époux le prince héritier Henri de Luxembourg. Leur amour a grandi en dépit du fait que sa famille ne soit pas de sang royal. Malgré le poids des attentes familiales et la pression des études universitaires, ils ont réussi à se marier. Ils ont ainsi rejoint les couples pionniers qui ont su imposer un amour hors des règles définies par la royauté.

La population luxembourgeoise, qui l’a finalement adoptée, entretient, avec elle, un lien très fort. Son enfance passée à parcourir le monde a favorisé son intégration. Elle se sent vraiment chanceuse d’avoir un nouveau pays. Elle appartient désormais aux Luxembourgeois, et à ce pays. Elle a d’ailleurs découvert le pays, et s’est attaché à des lieux emblématiques comme le château de Vianden ou encore le Mullerthal, un site vallonné, ou l’on trouve des formations rocheuses surprenantes formées par l’érosion qui rendent le paysage magnifique.

Apprendre le luxembourgeois n’a pas été facile, a-t-elle expliqué, car les langues maternelles de Son Altesse Royale sont l’espagnol, le français et l’anglais, et la langue luxembourgeoise partage une proximité grammaticale avec l’allemand. Mais, sa connaissance de l’allemand s’est avérée bénéfique pour apprendre le luxembourgeois.

Ses combats dans le domaine de l’humanitaire

Après son mariage avec le Grand-Duc Henri, elle a décidé de s’engager auprès des Nations Unies, en particulier avec l’UNESCO, sur des questions complexes et peu soutenues par les personnalités publiques. Elle considère que son titre et sa position lui permettent de mettre en lumière certains sujets, et que les gens sont obligés de l’écouter, même s’ils peuvent ensuite choisir de les ignorer.

Après avoir rencontré Muhammad Yunus, lauréat du prix Nobel de la paix, elle a été inspirée par ses efforts pour lutter contre la pauvreté grâce à des outils tels que le microcrédit et les sujets liés à la microfinance. Elle a travaillé intensément au Luxembourg pour faire de ce pays une plateforme européenne de la microfinance. Elle s’est engagée dans la libération des enfants emprisonnés au Burundi, avec son amie burundaise Maggy Barankitse, surnommée « L’ange du Burundi ». En quatre ans, elles ont réussi à libérer 600 enfants des prisons burundaises.

Son Altesse a aussi rencontré le Dr. Denis Mukwege, un gynécologue congolais et lauréat du prix Nobel de la paix en 2018, qui a formé un groupe de femmes luttant contre les viols en tant qu’arme de guerre. Pour soutenir la lutte contre ces crimes à l’échelle mondiale, la Grande-Duchesse a organisé une conférence internationale contre le viol au Luxembourg, en faisant intervenir les victimes en plus des spécialistes de la question. Après la conférence, la Grand-Duchesse a décidé de créer l’association « Stand Speak Rise Up », qui vise à soutenir les femmes victimes de violences et de viols en tant qu’armes de guerre.

À l’échelle du Luxembourg, Son Altesse a lancé un projet d’aide aux enfants en difficultés d’apprentissage, étant personnellement touchée par la dyslexie de trois de ses enfants. Elle a organisé une conférence réunissant pour la première fois parents, enfants et enseignants, ce qui a conduit à de réels progrès dans ce domaine.

Très engagée, la Grande-Duchesse sera toujours prête à s’investir dans les domaines liés aux femmes et aux enfants, que ce soit au Luxembourg ou à l’étranger.