« Solidarité avec les femmes du monde entier ! ». C’est le slogan que scandent ce samedi 8 mars 2025 plus d’un millier de femmes, d’hommes et d’enfants de tout âge à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes lors de l’annuelle marche féministe, la grève des femmes ou Fraestreik, qui s’est tenue à Luxembourg. Parti.es de la Place des Paris à quinze heures, les manifestant.es sont arrivé.es au terme du Pont Adolphe après une marche mettant en avant de nombreuses revendications ainsi qu’un esprit de fraternité – et de sororité. Reportage et entretien avec plusieurs manifestantes.



En s’approchant du cortège rassemblé à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, on observe des pancartes avec des messages aussi enflammés qu’originaux et on entend des chants féministes en toutes les langues. Depuis 2021, cette marche est organisée par la plateforme féministe luxembourgeoise JIF (Journée Internationale des Femmes), créée en 2011. Milena Steinmetzer, secrétaire centrale du département des femmes au syndicat OGBL, explique : « Cette marche représente toute la diversité du mouvement féministe, avec toutes les organisations différentes. On a quand même un but commun, et c’est ce qui fait notre solidarité, on est tous et toutes différent.es, mais on est tous et toutes ensemble pour les droits des femmes et pour que les femmes aient leur juste place dans la société ».
Cette année, la revendication majeure était relative à la solidarité internationale et à une diplomatie et une politique étrangère féministe. Un sujet très actuel et important, rappelle Isabelle, militante, qui souligne que « dans tous les conflits qu’il y a dans le monde en ce moment, les femmes et les filles sont particulièrement atteintes et vulnérables, par exemple à travers les violences sexuelles et les viols de guerre ou encore les déplacements forcés. »

Isabelle confie que « c’est un moment de lutte, mais aussi un moment de souvenir par rapport à tout ce qui a déjà été fait. C’est surtout pour montrer que l’on doit rester vigilant.es, que les droits que nous avons ne sont jamais des acquis. Il suffit d’une crise pour tout remettre en question, c’est ce qu’a dit Simone Veil, et on le voit très bien aux États-Unis, par exemple. C’est donc pour montrer que beaucoup de choses doivent encore changer et qu’il y a encore beaucoup de grandes revendications à atteindre. »
La liste complète des revendications de la JIF est disponible sur leur site : https://fraestreik.lu/revendications-2025/. Isabelle explique : « Il y a encore beaucoup d’obstacles à surmonter avant d’atteindre la parité au Luxembourg. Je pense tout d’abord qu’il serait très important qu’à tous les niveaux décisionnels, que ce soit en politique ou en économie, il y ait un gender mainstreaming, c’est-à-dire qu’il faut se demander, lorsque l’on prend des décisions, si elles vont avoir un impact positif ou négatif sur les femmes, et les adapter pour arriver, à travers chacun d’elles, à plus d’égalité. »
Ces revendications, poursuit Isabelle, « restent souvent les mêmes d’année en année, mais peuvent changer d’approche ou de sujet, comme lors du changement de gouvernement en 2023 lors duquel nous nous sommes axé.es sur le gender mainstreaming en général pour rappeler les bases. Cette année, nous sommes à nouveau beaucoup plus concrets pour revendiquer un changement dans les domaines prioritaires. »
Les droits des femmes, notamment dans un contexte de politique étrangère, de diplomatie et des guerres qui font rage dans le monde actuellement, sont au centre de la manifestation du 8 mars au Luxembourg. Cette année, plusieurs manifestant.es ont confié leur peur et leurs craintes par rapport à l’avenir de ces droits, qui ne sont « jamais acquis et toujours à revendiquer ». Il reste à voir ce qu’il en sera au Luxembourg et dans le monde.
Valentina V.








