A l’occasion des jeux olympiques de Paris 2024, ALETHEIA revient sur les principales dates qui ont marqué les débuts des femmes dans cette compétition sportive internationale.

L’histoire des jeux
Dans l’antiquité, les jeux olympiques prenaient la forme de concours sportifs organisés à Olympie. Ils ont commencé vers 776 avant J-C et avaient lieu tous les quatre ans. Les femmes ne pouvaient pas y participer car les athlètes, seuls les hommes grecs et libres, concouraient sans vêtements. Les jeux duraient cinq jours et comportaient sept épreuves principales : course, saut, lancer, boxe, lutte (pancrace) et course de chars.

Pierre de Coubertin a relancé les jeux olympiques en 1894 pour rendre le sport plus populaire et favoriser les rencontres entre les différents pays afin d’éviter les guerres. En 1896, il y a les premiers jeux olympiques modernes à Athènes, dans le même pays que dans l’antiquité, mais seuls les hommes ont pu y participer.
Pour la deuxième organisation de jeux olympiques modernes, en 1900, les jeux ont eu lieu à Paris et se sont ouverts partiellement aux femmes malgré les réticences de Pierre de Coubertin. Il n’imaginait pas les femmes participer aux JO et voyait le rôle des femmes « comme dans les anciens tournois », limité à « couronner les vainqueurs ». Les femmes ne participent alors qu’à cinq sports : le tennis et le golf en épreuves féminines et la voile, le croquet et l’équitation en épreuves mixtes. Alors que ce n’était pas du tout évident, elles ont su s’imposer au comité international olympique (CIO) des jeux de Paris car dans la charte olympique, aucune interdiction concernant la participation des femmes n’était mentionnée.
Alice Milliat, sportive et présidente de la fédération sportive féminine internationale, a demandé au comité de Pierre de Coubertin d’inscrire des épreuves féminines d’athlétisme. Ce dernier ayant refusé, elle organise, en 1922, les premiers Jeux olympiques féminins à Paris. Ensuite, on l’oblige à retirer le mot «olympiques» de ses compétitions, qu’elle remplace par «mondiaux». Ces compétitions féminines ont lieu tous les quatre ans et de plus en plus de pays y participent. Même si ces compétitions féminines s’arrêtent en 1934, Alice Milliat a su donner l’opportunité aux femmes de faire du football, du hockey, du rugby, de l’athlétisme, du basket-ball,… des sports qui étaient réservés aux hommes.

A leur première participation aux Jeux Olympiques, les femmes ne représentent alors que 2,2% des participants aux jeux d’été, et ce pourcentage n’augmente que très peu au fil des années. En 1960, elle ne représente encore que 11,5 % . Il aura fallu 124 ans pour obtenir en 2024 à Paris, un parfait équilibre entre participants hommes (5 250 participants) et femmes (5 250 participantes). Et, c’est seulement en 2012 aux jeux olympiques de Londres que les femmes concourent enfin dans tous les sports.
En ce qui concerne les Jeux Olympiques d’hiver, ceux de Beijing 2022 sont encore aujourd’hui les plus équilibrés de l’histoire en termes de représentation hommes-femmes. Il y avait alors 45 % de femmes. En 2026, ce pourcentage devrait passer à 47% lors des jeux d’hiver de Milano Cortina.
Les premières victoires féminines
Charlotte Cooper, joueuse de tennis britannique, devient la première femme à remporter une médaille d’or olympique, dans une épreuve individuelle, à Paris en remportant le simple dames en tennis le 11 juillet 1900 : une date historique. Elle a ouvert aussi la voie de l’émancipation aux femmes en portant des jupes au-dessus des genoux.

La joueuse de tennis Marguerite Broquedis devient en 1912, pendant les jeux de Stockhom, la première française championne olympique, toutes disciplines confondues.
L’américaine Marjorie Gestring, à l’âge de 13 ans, remporte les jeux olympiques à Berlin, en 1936, avec la médaille d’or au plongeon à 3 mètres. Elle devient la plus jeune participante de l’histoire à remporter un titre olympique.
Malgré une difficile entrée dans l’histoire des jeux olympiques, les femmes obtiennent, au fur et à mesure, une plus grande égalité avec les athlètes hommes. Le 12 octobre 1968, aux jeux olympiques de Mexico, pour la première fois de l’histoire, une femme, la coureuse de haies mexicaine Enriqueta Basilio, allume la flamme lors de la cérémonie d’ouverture.

Aujourdhui, le combat continue, le CIO s’est engagé pour l’égalité des sexes dans le sport. Dans la charte olympique, il est précisé que le rôle du CIO « est d’encourager et soutenir la promotion des femmes dans le sport, à tous les niveaux et dans toutes les structures, dans le but de mettre en oeuvre le principe d’égalité entre hommes et femmes. »
L’« important dans la vie ce n’est point le triomphe, mais le combat, ce n’est pas d’avoir vaincu, mais de s’être bien battu ». Cette phrase prononcée par Pierre de Coubertin, le 24 juillet 1908, à Londres, semble avoir été bien comprise par les femmes qui ont mené un combat acharné depuis 1900.
